Les idées grises
De et avec Bastien Dausse et François Lemoine
Note d’intention
Nous avons voulu écrire un spectacle qui s’inspire directement de ce qu’est pour nous l’acrobatie: une perte des sens, une perte de la logique.
« Les idées grises » joue avec la logique du quotidien, cet ensemble de règles et de lois physiques qui définissent notre monde. Nous les auscultons, les questionnons et les remettons en question. Pourquoi ne s’envole-t-on pas durant notre sommeil ? Pourquoi ne change-t-on pas de couleur à 16h? Pourquoi est-ce que je ne peux pas me souvenir de mon futur ? Ce sont des questions qui paraissent absurdes, car des personnes ont étudié, écrit et expliqué une partie du fonctionnement de notre monde. Ils ont, d’une certaine façon, définit cette notion de logique du quotidien. Nous voulons aller à l’encontre de ce patrimoine scientifique et imaginer un monde aux lois et aux logiques différentes, parfois changeantes, souvent aléatoires. Nous allons détraquer l’espace et le temps, gommer la frontière entre réel et irréel.
Le quotidien est pour nous porteur d’une dimension ludique, théâtrale et acrobatique. Nous souhaitons sublimer l’ordinaire et repenser le banal. Nous tirons l’illogique, l’étrange, le surprenant, des éléments simples dont le fonctionnement et l’utilité sont intégrés dans l’esprit de chacun. Nous avons appris à ne plus voir une chaise comme un objet simplement utile et fonctionnel, mais plutôt comme un objet riche de sens et de potentiel. Nous faisons naître une matière acrobatique de l’objet: l’action simple de s’assoir devient pour nous une opportunité physique.
La dramaturgie
Nous abordons la dramaturgie de la même manière que nos concepts physiques, nous essayons de lui donner un aspect simple, sous une écriture complexe et irréelle. Le scénario que nous avons écrit est conçu comme une boucle de causalité. C’est un paradoxe qui n’existe pas dans notre monde physique actuel, les conséquences d’un événement sont également leurs propres causes. En d’autres termes, une action future influencera le passé. Ce principe d’écriture nous permet de donner l’impression que le spectacle pourrait se répéter à l’infini.
Prisonniers dans ce paradoxe temporel, nous travaillons autour d’une course poursuite sans fin, un combat entre nous et l’espace temps. Nous chercherons perpétuellement la confrontation, tant physique que mentale, sans même connaître l’origine exacte du conflit.
Auteur au bureau ou auteur au plateau, entre l’encre et le corps, il n’y a qu’une plume. Jongler avec les mots ou écrire l’acrobatie, ce sont pour nous deux disciplines complémentaires. La réalité de notre travail d’acteur du corps est avant tout un temps de recherche, de documentation, de réflexion sur les concepts, et d’écriture. Nous passons par le crayon en amont de la sueur. Nous attachons une grande importance au travail d’écriture à la table en préambule de la mise en scène. Nous prenons le temps de la réflexion et de l’imagination. Nous laissons une part de travail à l’improvisation et aux idées neuves qui peuvent survenir lors du passage au plateau, mais travaillons, au préalable, chaque concept et chaque idée, avec rigueur. La particularité du travail d’écriture à 4 mains est de peser, comparer, discuter les propositions jusqu’à l’approbation de chacun. Nous réfléchissons toutes les scènes, les écrivons, les décrivons, les dessinons, créons des maquettes, jusqu’à arriver à un accord total entre nos deux visions du spectacle. Nous écrivons et inventons les procédés techniques et les agrès, nous permettant de modifier la perception de l’espace et du temps, ainsi que le scénario du spectacle, les scènes et la structure narrative.
Lors de l’écriture à la table, nous nous sommes imposés comme méthode de travail de ne se fixer aucune limite. À la manière d’un écrivain ou d’un dessinateur, qui s’autorise tous les possibles, sans problème de lois physiques ou de logique, nous avons voulu créer un instant scénique loin de toutes frontières. Pour être plus concret, si l’un de nous propose de s’envoler, de se téléporter ou encore de grossir instantanément, nous réfléchissons à l’idée, nous nous renseignons sur les méthodes existantes pour y parvenir. Doit-on piocher dans les trucages cinématographiques, dans la physique, la chimie, dans la magie ou dans l’acrobatie? Doit-on inventer quelque chose de nouveau ou bien s’approprier un système existant ?
« Les idées grises » est une quête destructive et jouissive, une recherche de la liberté absolue, un abandon du convenu, un éloge de l’incongru. C’est pour nous une occasion de détruire nos pensées cartésiennes et de nous laisser divaguer vers l’irrationnel. Acceptons l’absurde, oublions la raison, et rions de la logique.
Vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=G62YLv1K364
Teaser Festival d’Avignon: https://www.youtube.com/watch?v=Pv0_D7MOJa8
Durée du spectacle : environ 1 heure
L‘équipe artistique
Bastien Dausse débute le cirque à l’âge de 10 ans à l’école de cirque de Bordeaux. C’est là qu’il découvre l’acrobatie. En 2011, à 18 ans, il intègre l’Académie Fratellini en spécialisation acro-danse. Lors de sa première année, il est mis en scène par Jérôme Thomas dans le spectacle collectif “Tchik et Tchok”. En 2013, il expérimente le point de suspension lors de sa rencontre avec Yoann Bourgeois pour la transmission de la “Fugue trampoline”. Il développe des notions en trampoline et il s’essaye au travail chorégraphique. Toujours à l’Académie, il veut se perfectionner en acrobatie en allant suivre l’enseignement de Lin Yung-Biau à l’École des Arts Chinois du Spectacle. En 2014, il fait la rencontre de Stéphanie Loik qui le choisit comme interprète dans “Les Ponts”, pièce de théâtre qu’elle met en scène. La même année, il travaille de nouveau avec Yoann Bourgeois sur une forme de 30 minutes dans le cadre d’une décentralisation pour la MC2 de Grenoble. Il co-fonde la Compagnie Barks avec François Lemoine afin de développer une acrobatie et un vocabulaire artistique qui leur sont propres.
Très jeune, François Lemoine découvre le cirque par le biais de la télévision. Ce sont d’abord les prouesses techniques et acrobatiques qui l’attirent. Inscrit à Nîmes dans une école de loisirs, c’est à 19 ans qu’il décide d’en faire son métier. Il intègre alors le centre de perfectionnement aux Arts du Cirque d’Amiens Métropole dirigé par Nordine Allal. Il y découvre le Mât Chinois et l’acrobatie. Il intègre ensuite L’Académie Fratellini où il rencontre Jérôme Thomas, avec lequel il travaille sur deux spectacles (‘’Tchik et Tchock’’ et ‘’Colosse’’) et découvre une nouvelle manière d’aborder la performance circassienne. Il travaille également avec le danseur/chorégraphe Hervé Sika qui lui permet d’approcher le mouvement dansé et la chorégraphie sur le spectacle “Batifool”, ainsi que le metteur en scène Gaetan Peau pour une adaptation de la pièce de théâtre “Lorenzaccio”. C’est à l’Académie qu’est né son goût pour un cirque chorégraphié où la performance circassienne sert le propos du spectacle. Aujourd’hui, avec Bastien Dausse il cherche à développer des formes propres au sein de la Compagnie Barks qu’ils ont co-fondée.
Pour ce projet nous nous sommes entouré de collaborateurs et de partenaires aux sensibilités proches des nôtres:
Françoise Lepoix, comédienne/metteuse en scène, pour son regard complice à l’écriture.
Camille Grangé, qui nous suit depuis la création de la forme courte « Contrecoups », pour la conception de la scénographie.
Oliver Zimmerman, pour la construction d’une première partie de la scénographie
Theatre op de markt Dommelhof, pour la construction d’une seconde partie de la scénographie.
Juliette Delfosse, création lumière.
Mentions:
Un spectacle de la Compagnie Barks
Production déléguée : Filage
En Compagnonnage avec l’Espace Catastrophe [Centre International de Création des Arts du Cirque]
Coproductions & Résidences de Création : Espace Catastrophe (BE], Archaos – Pôle National des Arts du Cirque [FR], La Cascade Pôle National des Arts du Cirque [FR], Theatre op de Markt – PCT Dommelhof [BE], Transversale Verdun – Scène Conventionnée pour les Arts du Cirque [FR], Superstrat – Regards & Mouvements [FR], Maison Folie Wazemmes [FR], La Verrerie d’Alès – Pôle National Cirque Occitanie [FR].
Résidences de Création : Espace Périphérique – Paris La Villette [FR], Théâtre Silvia Monfort [FR], Nest Théâtre [FR], Compagnie Retouramont [FR], Les Migrateurs [FR], Ecole de Cirque de Bordeaux [FR], CIAM – Centre International des Arts en Mouvement [FR], Le CENT-QUATRE Paris [FR], L’Orange Bleue [FR],Théâtre des 3 ponts [FR]
Soutiens :
Théâtre National de Belgique / Festival XS [BE], SACD France, SACD Belgique.
Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture et de l’aide à la production de l’association Beaumarchais-SACD.
Ce projet a bénéficié du programme de résidence hors-les-murs de l’Observatoire de l’espace du CNES.
Diffusion (En Cours)
La première du spectacle est prévue pour Mars 2017 lors du festival « piste aux espoirs » à Tournai, Belgique.
Une forme courte a été programmée lors du festival XS/UP au théâtre national de Bruxelles les 17, 18, et 19 Mars 2016. Ainsi qu’au Festival D’Avignon dans le cadre de XS en Avignon les 12, 13 et 14 juillet 2016
Formes courtes
Les idées grises (forme courte). 23min
Impesanteur. 9 min
Contrecoups. 7min
Contacts professionnnels
Diffusion: Thomas Steygers diffusion@catastrophe.be
+32 (0)2 538 12 02
Bastien Dausse: bastien.dausse@compagniebarks.fr
+33 (0)6 26 55 92 72
François Lemoine: francois.lemoine@compagniebarks.fr
+33 (0)6 45 77 90 06
Production déléguée: Filage
16 place Cormontaigne Lille